L’aube venait à peine de se lever sur Mystic Falls, et une fois de plus, William n’avait pas dormi de la nuit. Plongé dans la lecture de l’un de ses livres, il n’avait pas vu le temps passer, chose qui arrivait régulièrement depuis qu’il était ici. Sa nature de Vampire avait fait de lui une personne qui ne dormait que très peu, et ses nuits devenaient de plus en plus vouées à sa passion pour la littérature. Depuis qu’il était revenu ici, il ne comptait plus le nombre d’heures passées à lire pour tenter de contenir sa soif de sang. Une soif qui ne le quittait plus, surtout à présent qu’il avait recommencé à boire du sang Humain.
Le Manoir des Brown était plongé dans un profond silence et la seule source de lumière provenait de la chambre du jeune homme. Seul le bruit des pages qui se tournent, trahissait sa présence dans l’immense demeure, et quiconque serait passé devant, aurait tout simplement pensé que personne n’habitait ici. A vrai dire, William appréciait le calme régnant dans le Manoir, ce même calme qui avait le pouvoir de l’apaiser dans les pires moments. Ici il se sentait tout simplement chez lui.
Assis sur son lit, un livre à la main, le regard de William quitta l’objet de toute son attention pour se perdre dans la contemplation de sa chambre. En réalité, ses pensées allaient vers toute autre chose et à présent il songeait à assouvir sa soif de sang. Il avait faim, et attendre que plus longtemps risquait de ne faire qu’empirer les choses. William devait se nourrir, c’était un fait, et c’est pour cette raison qu’il ferma son livre avant de le mettre de côté pour finalement se lever. Jetant un regard par la fenêtre de sa chambre, il remarqua que les premières lueurs de l’aube commençaient à se dessiner à l’horizon. A cette heure-ci, la majorité des habitants de Mystic Falls dormaient, ce qui se montra comme étant le meilleur moment pour aller chasser un peu.
Sans plus attendre, William enfila une veste dont il rabaissa la capuche sur sa tête, avant de tout simplement quitter le Manoir Brown. A l’extérieur, les rues étaient totalement désertes et le jeune homme avança d’un pas décidé en direction de la forêt. Bien qu’il s’alimente à nouveau de sang humain, il avait pour projet de chasser du gibier, et croquer un Humain n’était absolument pas dans ses prérogatives.
Après un court instant de marche, William arriva à la lisière de la forêt. La fraicheur matinale était agréable et la rosée du matin perlait sur l’herbe fraiche. Sans dire un mot, il pénétra dans la forêt, s’enfonçant à travers les branches. Il était incroyable de pouvoir sentir la faune environnante rien qu’en l’écoutant, surtout que William pouvait les entendre à des centaines de mètres de lui. Ici il avait l’embarras du choix et un cerf serait suffisant pour le nourrir et mettre un terme à son appétit grandissant. Après plusieurs minutes passées à se déplacer au sein de la forêt, tel un prédateur en pleine chasse, une odeur alléchante arriva jusqu’à lui. Cette odeur réveilla sa faim, la rendant presque douloureuse. Il aurait pu reconnaître ce délicat parfum entre tous et il ne put s’empêcher de mourir la source de cette odeur. Un Humain était en train de se promener non loin de lui, signant sans le vouloir son arrêt de mort, sauf s’il parvenait à contenir son irrésistible envie de boire du sang chaud, mais surtout humain.
Ni une ni deux, William laissa de côté sa conscience et se jeta à la poursuite de ce parfum qui mettait son cerveau en ébullition. Trouver la personne à la source de cette soif incontrôlable, était à présent sa priorité, son obsession. Dans un état second, les pupilles complètement dilatées par ce besoin, William se mit à courir à travers la forêt, pour finalement arriver auprès des ruines de la vielle église. Cet endroit était connu de tous les habitants de Mystic Falls, et la plupart des personnes qui s’y aventuraient, étaient des jeunes en manque de sensation forte. Malheureusement, la personne qui s’y trouvait actuellement, risquait de connaître la peur de sa vie… Se faisant le plus discret possible, William commença à s’approcher de sa cible qui était à présent à quelques mètres devant lui. Il s’agissait d’une jeune femme rousse, mais il ne prêta pas réellement attention à son apparence. Tout ce qu’il désirait c’est boire son sang… A peine une seconde plus tard et il lui faisait face, plongeant ses yeux dans ceux de l’inconnue …
- Chut… Tu ne risques rien… Tu n’as pas a avoir peur… Tu ne te souviendras absolument de rien…
William ignorait si oui ou non il parviendrait à la garder en vie, mais il ne se posa pas davantage la question et enfonça brutalement ses dents acérées dans le cou tendre de la jeune femme. Sa peau délicate céda sous la pression et William put sentir le sang chaud couler peu à peu dans sa bouche. Cette sensation était exquise et totalement enivrante. A présent il se moquait totalement du sort qui attendait l’inconnue, seul son plaisir lui importait. Il était tellement délicieux de sentir la vie de la jeune femme s’insinuer en lui au fur et à mesure qu’il s’emparait de son sang. La chaleur de ce si précieux nectar se diffusait à travers tous son corps, libérant une sensation de bien être infini. Désirant intensifier son plaisir, il la rapprocha davantage d’elle, la serrant un peu plus dans ses bras pour ne pas perdre une seule goutte de sang.
Encore et toujours, le vampire qui me tenait lieu de colocataire était invivable. Tentez de vivre avec un vampire qui ne peut sortir que la nuit, et vous verrez. Damen ne me laissait absolument aucun répit en ce moment. Je ne savais plus quoi faire pour qu'il me lâche. Parfois je l'enfermais à la cave, et il me le faisait d'autant plus payer après. J'avais donc plus ou moins abandonné l'idée. Je l'aurais bien laissé se dé-sécher, mais si mon père s'était sacrifié pour lui et moi, ce n'était pas pour que je le "tue". Même s'il ne serait pas vraiment mort, mon père aurait fait tout ce qu'il a fait pour rien. Je n'avais donc pas trop le choix que de me le farcir. Je le haïssais, et pourtant lui continuait de veiller sur moi. Il en avait fait la promesse, et il la prenait très à cœur.. Trop, parfois. Je savais me débrouiller comme une grande ! Je n'avais pas besoin d'un chaperon. Je n'avais que dix-huit ans, et l'air d'une gamine avec ça, pas besoin de se sentir faible en plus. Ma seule échappatoire était de me sauver pendant la journée. Seulement, cette fois, je n'attendais pas que le jour se lève vraiment, je sortit alors qu'il faisait encore nuit, pour éviter Damen. Très courageux de ma part, je vous l'accorde. J'ai donc attrapé mon iPod, l'élément le plus vital que je connaisse, et me suis emmitouflée dans un sweatshirt bien chaud, avant d'enfiler mes converses. Certes, il allait peut-être faire un peu plus chaud par la suite, mais cela n'empêchait pas la nuit d'être bien trop fraîche pour moi. Lorsque je pointais le nez dehors, à cinq heures du matin, de la buée s'échappait d'entre mes lèvres lorsque j'expirais. Cela aurait peut-être dû être un signe, me signifiant qu'il n'étais peut-être pas le moment de sortir, mais si c'était le cas, je ne le pris pas comme tel. C'était juste de la buée. Je vissais mes écouteurs dans mes oreilles, lançais Muse à m'en exploser les tympans et partis au pas de course. Pendant une heure j'ai couru sans m'arrêter. Pas une seule fois. Pour le sprint, j'étais la pire des concurrentes. Par contre, pour l'endurance, j'étais parée. Au bout de ces soixante minutes d'efforts, je décidais de faire enfin une pause. Je me souvins alors que j'avais oublié de prendre à boire, au cas où. Quelle idiote ! La seule chose que j'avais à ce moment précis était New Born qui me vrillait les oreilles. Cette chanson avait beau être ma préféré de Muse, cela n’étancherais pas ma soif le moins du monde. Je décidais donc de ne pas rentrer en courant, mais en marchant, et en coupant par la forêt. Jusque là, je suivait les routes, là où j'étais presque sûre de ne pas me casser la figure comme je le faisais assez régulièrement pour ne pas tenter le diable. Mais je pouvais bien traverser les bois sans tomber, n'est-ce pas ? C'était a espérer. Je n'avais pas envie de foutre en l'air mes vêtements, même s'ils n'étaient pas tout neufs. Alors que j'avançais prudemment, musique toujours dans les oreilles, je ratais une branche. Enfin, dans l'observation du terrain.. Parce que techniquement, je ne l'ai pas ratée. Mon pied s'est prit dedans, et j'ai failli m'étaler de tout mon long. Failli. J'ai enlevé les écouteurs, et juré avant de relever la tête.. Sur un vampire qui se nourrissait. Chouette. C'était le moment. Et je n'avais pas été des plus discrètes. Sauf que sur le moment, je n'ai pas pensé à ça tout de suite. « Y'a des hôtels pour ça vous sav.. » J'ai compris mon erreur lorsqu'il à relevé la tête. C'était pas un couple. Ou plutôt si, en quelque sorte. Un chasseur et sa proie. La rousse ne bougea pas vraiment, le cou en sang. Poupée de chiffon, il l'avait sous son contrôle. Je trouvais ça lâche. C'était si facile pour eux de manipuler, d'utiliser les humains comme des réserves de sang frais. Elle se contenta de m'observer d'un air absent. Au moins, elle était encore vivante. Je ne voulais pas abattre mes cartes tout de suite, ne pas lui montrer que j'étais une sorcière pour le moment. Si je devais le surprendre, ça n'en serait que plus amusant. Je voulais le tester, voir sa réaction. Voir ce qu'il ferait. Mais si il s’approchait trop près de moi trop rapidement, je n'hésiterais pas. Les vampires guérissent vite, faire éclater les pauvres vaisseaux de leur cerveau est un jeu d'enfant. Vous imaginez le spectacle.
Dernière édition par A. Micah Romans le Dim 29 Mai - 14:23, édité 1 fois
La bouche délicatement posée dans le cou blanc de la jeune femme, William avait parfaitement conscience que la scène pouvait prêter à confusion. Aux yeux de n’importe qui, il s’agissait là d’un jeune couple bien trop occupé dans leur folle étreinte pour s’apercevoir qu’on les voyait. Seulement, si on s’approchait d’un peu plus près, il devenait tout à fait clair que leur étreinte n’avait rien de passionnée et que quelque chose de bestiale semblait s’être emparé du jeune homme. D’ailleurs, en y regardant avec plus d’attention, on pouvait distinguer une fine trace de sang coulant le long du cou de la jeune femme rousse. Cette dernière n’avait pas non plus le visage d’une femme amoureuse ou bien même appréciant ce qu’il était en train de se produire. Bizarrement, elle arborait un visage neutre, dénué de toute émotion, comme si elle était là sans être réellement présente. Son regard était tout simplement vide, hagard, complètement perdu dans la contemplation d’une chose invisible…
Voilà la réalité des choses telle qu’elle l’était vraiment. William et la jeune inconnue n’étaient pas un couple, mais un prédateur et sa triste proie. Il n’était pas en train de l’embrasser, il était en train de la vider de son sang, menaçant de la tuer à chaque goutte qu’il lui prenait. William venait de perdre tout contrôle et par la seule faute de cette écervelée qui avait eu la très mauvaise idée de s’aventurer dans un endroit dangereux, à une heure ou tout le monde était sensé dormir. A présent il était trop tard, William avait succombé à cette tentation tiraillant ses entrailles à en devenir douloureux. Dès le moment où il avait senti sa présence, il avait su que c’était trop tard, toute lutte serait alors inutile.
Perdu dans la douce frénésie que provoquait le sang humain chez William, ce dernier ne se rendit même pas compte d’une autre présence, se rapprochant de plus en plus de lui. Tous ses sens étaient comme paralysés, ou plutôt totalement obnubilés par le gout délectable que possédait le sang de la jeune inconnu.
« Y'a des hôtels pour ça vous sav.. »
Cette fois fut la sonnette d’alarme qui arracha William à sa dégustation. Aussitôt, il retira sa bouche de la peau cristalline de l’inconnue et regarda la personne qui s’était adressée à eux en pensant avoir affaire à un jeune couple. Il s’agissait d’une jeune femme blonde, qui apparemment venait de comprendre son erreur. Visiblement, elle ne semblait pas profondément choquée, et ce malgré le sang coulant le long du menton de William, ni même devant la vision de son regard injecté de sang et plus noir que jamais.
Sans plus attendre, et comprenant ce qu’il venait de faire, il lâcha sa proie et fit quelques pas en arrière pour s’éloigner d’elle. La tentation n’était que plus forte à présent qu’une autre proie potentielle se tenait à quelques mètres de lui. William était en plein combat avec lui-même, luttant contre l’envie de s’attaquer à la jeune femme blonde pour également la vider de son sang. Il voulait la tuer, la vider de son sang et dans son esprit il s’imaginait déjà le gout qu’elle pouvait bien avoir. Ni tenant plus, il tomba à genoux au sol, ses mains plaquées contre ses tempes.
- Vas-t-en ! Cria-t-il d’une voix emplie de souffrance.
Sans plus attendre, la jeune femme rousse partit en courant. D’ici quelques minutes, elle serait hors de la forêt et hors de danger par la même occasion. William aurait dû se réjouir de ne pas l’avoir tué, mais la douleur était bien trop insupportable. De là ou il se tenait, il pouvait entendre le cœur, de l’inconnue blonde, battre. Il luttait contre lui-même pour ne pas se jeter sur elle et planter ses dents dans son cou. - Ne… Ne restes pas… Finit-il par dire
Elle devait partir, s’éloigner le plus de lui et de cette façon il ne lui ferait rien…
J'étais certainement la sorcière qui avait le moins de chance sur cette planète. Vous me direz, on est à Mystic Falls, alors c'est certainement normal.. Mais combien de personnes tombent sur un vampire en plein repas en rentrant de son footing matinal ? Il semblait bien que je sois à peu près la seule. Les gens normaux tombaient sur un gros chien qui à l'air d'avoir la rage ou sur un chat de mauvaise humeur.. Moi je tombais sur un vampire. C'était bien ma veine. Je restais plantée là où j'étais, l'observant avec un intérêt non feint. Je voulais jauger sa réaction. Voir s'il était vraiment l'un de ces enfoirés de vampires qui sautent sur tout ce qui bouge et qui ne font pas le moins du monde attention à la vie humaine. Bon d'accord, il avait une tête à faire peur, la tête de l'emploi, mais j'en avais vu des bien plus horribles. Il avait l'air plutôt du genre sexy-vampire que du genre horrible vampire. Et même si l'apparence ne signifie rien, j'avais pas l'impression que c'était quelqu'un de mauvais. Ouais, quelqu'un. Souvent j'employais le mot "quelque chose" pour parler d'eux, tellement je les méprisais.. Tellement je les haïssais, je les considérais comme des animaux. Pas comme des êtres qui auraient été des êtres humains, il y a plus ou moins longtemps. Mais son regard à lui, alors qu'il se rendait compte de ce qu'il venait de faire, était différent. Différent de celui des autres. Il avait l'air de souffrir.. De la faim, mais pas seulement. Il y avait autre chose, quelque chose de sous jasent et de tellement plus humain. Quelques traces de remords sous une couche de sensibilité normalement effacée de la personnalité de beaucoup de vampires. J'avais remarqué la même chose chez Damen. Lorsqu'il rentrait, à l'aube et qu'il avait failli faire du mal, voire tuer, un humain. Alors le sexy vampire s'éloigna de quelques pas de sa proie. La proie redevenait humaine à ses yeux, redevenait un fruit défendu. Je le sentais, et ça me rendait à la fois triste et en colère contre lui. Ne me demandez pas pourquoi. La plus part du temps je ne comprends rien moi même aux émotions que je ressens les unes après les autres. Il parait que je suis dingue. C'est ce que beaucoup pensent. Bref. Vous voyez, ces scènes au ralentit, dans ces grands films hollywoodiens ? Ces scènes tristes, ces scènes d'amour inconditionnel, ces scènes où le héros tombe lentement au sol et ne se relève plus. Et bien, j'avais un peu l'impression d'être dans l'un de ces films. Le vampire tomba à genoux, les mains contre les tempes, comme si cela allait calmer la douleur un temps soit peu. « Vas-t-en ! » Le ton de sa voix, bien plus que la posture dans laquelle il se trouvait, me déchira le cœur. Si j'avais régulièrement côtoyé des vampires, je n'avais pas eu beaucoup d'occasions d'en voir qui souffrait autant que celui que je voyais au sol, en face de moi. Il s'était adressé à la rousse et elle prit les jambes à son cou avant de s'enfuir. Il l'avait laissée partir. Il lui avait donné le droit de vivre. Malgré tous mes préjugés sur les vampires, je ne pouvais faire autrement que d'avoir une pointe d'admiration pour la créature qui me faisait face. « Ne.. Ne restes pas.. » Il avait lâché ses mots comme s'il allait craquer. Comme s'il n'allait pas pouvoir résister plus longtemps. Il avait l'air à bout et la seule chose que je trouvais à faire, c'était éclater de rire. Enfin, pas vraiment éclater, mais je ris. Je m'approchais en essayant de ne pas avoir l'air d'une barge, gardant un sourire rassurant sur mes lèvres. « Tu sais, c'est pas comme si j'avais peur de toi.. J'ai maté des vampires bien plus coriaces que toi. » Je m'accroupis face à lui, l'observais quelques instants et posais ma main sur sa joue, plus confiante qu'il ne l'était sûrement. Je fermais les yeux et marmonnais quelques mots, incompréhensibles, le vent se leva. C'est dans les éléments de la nature qu'une sorcière peut puiser la force dont elle avait besoin, c'était exactement ce que je faisais à l'instant même. L’incantation que j'avais prononcée l'aiderait à tenir durant une heure ou deux, mais pas plus. Je n'avais pas l'intention de faire plus pour un vampire. Je l'aurais fait uniquement pour Damen ou pour London. Mais pour aucun autre. La brise était retombée, je rouvris les yeux et l'observais avec soulagement. Je retirais ma main de son visage pour la lui tendre. « Micah. » J'avais certainement l'air définitivement barge. J'étais irrécupérable. J'avais la tête penchée sur le côté pour l'observer, indiquant qu'il m'intriguait. Mes grands yeux bleus que je savais parfois déroutants, plongés dans ceux de mon interlocuteur.
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