Je m'appelle Findus et j'ai déjà 22 ans ! C'est fou comme le temps passe vite. C'est grâce à PRD que j'ai connu le forum, et je ne regrette pas ! J'ai lu le règlement (a). Si je suis inscrit(e) c'est parce que ce forum est super sympa et j'ai eu un gros coup de coeur.

Parfois j’aimerais oublier mon passé comme on efface un mauvais souvenir de sa mémoire. Ainsi je parviendrais peut être à faire disparaître cette haine qui me ronge, ce chagrin qui me poursuit sans relâche depuis que je l’ai perdue. Elle était tout pour moi… Quand je la regardais dans les yeux je ne voyais qu’une seule chose, un avenir heureux à ses côtés… A présent ses yeux sont clos à jamais, et mon bonheur s’est envolé avec son âme…


Mon histoire a commencé le 27 aout 1893 à Bristol. J’étais le premier héritier de la famille Brown. Ma famille était très réputée dans le milieu de l’industrie et mes parents m’offrirent une éducation exemplaire. Enfant, je voyais très peu mon père qui était très pris par son travail, mais jamais je n’oublierais la douceur et la tendresse de ma mère. C’est elle qui m’a fait don de cette passion que j’ai pour la littérature. Je me souviens encore lorsque le soir elle venait me lire un passage de son livre préféré pour que je m’endorme plus facilement. Après sa lecture, elle déposait un baiser sur mon front et je m’endormais avec son image et son délicat parfum en tête. Aujourd’hui encore j’arrive à me souvenir des embruns de son parfum à la rose… Rien que d’y repenser me fait sourire. Je suis nostalgique de cette époque où j’étais tout simplement heureux.

J’ai fait la connaissance d’Elisabeth alors que j’avais tous justes 15 ans. Je l’ai aimé dès le tout premier jour. Elle était si belle et paraissait si douce, si fragile. Sa peau blanche et délicate lui donnait un air de poupée en porcelaine. Ses yeux bleus étaient envoutants et je m’y noyais à chaque fois que je croisais son regard. Je revois encore ses longs cheveux blonds et ondulés tombé en cascade le long de son dos. Oui, Elisabeth était tout simplement sublime, mais elle était bien plus que cela. Sa gentillesse et sa douceur étaient sans limite et son innocence m’a transpercé le cœur. Un simple regard m’a suffit pour comprendre que ce serait elle et pas une autre…

Quelques mois après que j’ai fait la connaissance d’Elisabeth, mon père m’annonça qu’elle était la jeune femme que je devrais un jour épouser. Cette nouvelle fit mon bonheur et je pu savourer chaque jour passer en compagnie de la jeune femme, la courtisant sans jamais dépasser les limites de l’acceptable. Nous nous aimions et je fus le plus heureux des hommes le jour où je pus enfin l’épouser. J’étais tout juste marier, mais un avenir se dessinait devant nous deux. Elle était à présent ma femme et je ne désirais qu’une seule chose, faire son bonheur et passer le restant de mes jours à ses côtés.

Malheureusement les choses n’étaient pas destinées à se passer ainsi. La guerre éclata et je fus appelé sur le front. Je partais loin d’Elisabeth sans être certain de pouvoir un jour rentrer. Elle me fit la promesse de m’attendre, et un après une dernière nuit dans ses bras, je partais pour la guerre avec une seule et unique image en tête, celle d’Elisabeth…



Je fus absent de chez moi durant quatre longues années durant lesquelles Elisabeth ne cessa pas de m’envoyer de ses nouvelles par courrier. Chacune de ses lettres me donnait la force et le courage de me battre chaque jour. J’avais beau être loin, j’étais encore vivant et ma femme ne m’oubliait pas. Elle m’attendait et cette pensée était une véritable source d’espoir pour moi les nuits d’hivers dans les tranchées. Je voyais mes camarades et amis mourir sur le champ de bataille ou des suites de leurs blessures, et Elisabeth était ma lueur d’espoir. Un seul but parvenait à me motiver, le jour où je pourrais à nouveau voir son visage et la prendre dans mes bras. Cette idée ne quitta pas un seul instant mon esprit durant mes quatre années d’absence.

Durant ces quatre années, je fis la connaissance de celui qui devint rapidement bien plus qu’un ami, un véritable frère pour qui j’aurais donné ma vie sans réfléchir. Esteban était dans la même division que moi et durant quatre ans on partagea tout, prenant soin de veiller l’un sur l’autre. Il avait toute ma confiance et une fois la guerre terminée, on rentra ensembles. J’avais trouvé un véritable frère durant cette guerre, et je n’avais pas l’intention de rompre ce lien avec Esteban. Il était mon meilleur ami et à présent il avait une place dans ma vie.

Mon retour fut marqué par une immense fête familiale qu’Elisabeth organisa en mon honneur. Mes parents étaient fiers de voir leur fils rentrer de guerre intact et avec des médailles en récompenses. Aux yeux des membres de ma famille, j’étais un héro de guerre, mais à vrai dire je m’en moquais. A l’époque, tout ce qui comptait pour moi était d’avoir retrouvé Elisabeth. Le reste était sans importance et les médailles accrochées à ma tenue étaient sans valeur en comparaison à la femme que j’aimais et que j’avais enfin retrouvée.

A présent que la guerre était derrière moi, je pus reprendre un nouveau rythme de vie. Je fus engagée dans l’entreprise de ma famille et je partageais mon temps entre Elisabeth et mon meilleur ami, Esteban. Ce dernier n’était pas au mieux de sa forme depuis notre retour de guerre, et je mis ça sur le dos du traumatisme subit par la guerre.

Trois ans plus tard, une épidémie de Grippe Espagnole frappa le pays. Je craignais pour la santé d’Elisabeth mais elle fut épargnée, en revanche ce ne fut pas mon cas. Je me souviens encore de cette douleur incessante, de cette fièvre ne voulant pas me quitter un seul instant. J’étais épuisé et je sentais mon corps se vider de toutes ses forces au fil des jours. Elisabeth ne me quitta pas malgré les risques et mon dernier souvenir fut le visage d’Esteban penché au dessus de moi.

- Ne t’inquiètes pas Will, tout va bien se passer…

A cette époque j’avais 25 ans et à partir de cet instant j’allais tout simplement cesser de vieillir. Non, je ne suis pas mort, ou du moins pas exactement. Esteban m’a fait cadeau de l’éternité en voulant me sauver la vie…




A mon réveil j’avais changé, je n’étais plus le même. Il m’a fallu du temps avant de comprendre ce que j’étais devenu, mais je m’en moqué car le plus important était que j’étais vivant et guéri. La vie reprenait tranquillement son cours, mais la réalité me frappa brutalement, lorsqu’un soir, je fus pris d’une soif douloureuse, insatiable et incontrôlable. Ce fameux soir j’achevais ma transformation au prix d’une vie humaine. Je devenais un Vampire, tout comme mon meilleur ami, et un monde nouveau m’ouvrit ses portes.

Il me fallut un certain temps pour accepter qui j’étais devenu, mais l’amour d’Elisabeth resta inchangé et m’y aida, ainsi que l’amitié d’Esteban sur qui je pouvais compter. Une heureuse nouvelle ne tarda pas à arriver et Elisabeth m’annonça qu’elle était enceinte. J’étais tout simplement heureux et la culpabilité d’avoir tué un innocent s’envola car j’allais être père.

Je me rappellerais toujours du jour ou je suis parti chercher Esteban pour lui annoncer et fêter cette grande nouvelle avec lui et Elisabeth. Il faisait parti de la famille et c’est pour cette raison que nous avions décidé de lui annoncer en premier et ensembles. Je me revois encore franchir la porte de la cuisine en compagnie d’Esteban pour la rejoindre. Elle était rayonnante de bonheur et j’étais le plus heureux des hommes. Ce souvenir reste encré en moi et lorsque j’y repense, j’ai l’impression de revivre ce moment, un moment que je voudrais oublier à jamais…
Je vois Elisabeth, en train de couper des pommes… Je vois sa main qui dérape et quelques gouttes de sang qui tombent sur la table… Je sens Esteban commencer à s’agiter à côté de moi, et sans que je ne puisse rien faire, je le vois se jeter sur Elisabeth avant de la mordre sauvagement…

Toutes les nuits je fais le même cauchemar. Je revis le jour ou mon meilleur ami à tuer Elisabeth. Chaque nuit je la vois mourir dans mes bras, le cou en sang. Chaque nuit je vois la souffrance dans son regard, et chaque nuit j’espère pourvoir changer le passé. Malheureusement Elisabeth n’est plus là depuis fort longtemps. Esteban l’a tuée…

A présent, plusieurs décennies se sont écoulées, mais la douleur n’a pas disparu. La vie m’a arrachée la seule personne m’étant vital et la colère ne cesse de me ronger. Il doit payer pour ce qu’il a fait. Je veux qu’il souffre comme moi je souffre depuis qu’il l’a tuée, même si pour ça je dois m’abreuver de sang Humain et tuer celle qu’il aime…

Je dois le faire et je le ferai... Pour elle...