La vie éternelle peut nous apporter autant de joie que de tristesse. La tristesse nous arrive des rares moments où nous nous sentons à nouveau humain, où les morceaux d'humanité que nous pensions disparus font soudain réapparition et nous redonne l'impression d'être un peu comme les autres. En revanche, les moments de tristesses sont beaucoup plus présents et ils restent beaucoup plus longtemps à partir du moment où ils apparaissent. À chaque nouvelle personne que l'on voit on se demande toujours si c'est elle ou une autre que l'on va tuer dans le seul but de se nourrir et de ne pas mourir, si on va à nouveau détruire la vie de plusieurs personnes ou si l'on va réussir à se contenir et à contrôler cette soif intense qui nous brûle la gorge et nous ronge toujours de plus en plus intensément. Plus les meurtres sont nombreux plus cette soif grandit, on se dit parfois que ce serait plus facile d'en finir, d'arrêter de souffrir et de mourir pour de bon mais autant se donner la mort lorsqu'on est humain demande un grande force morale, autant se donner la mort une fois que l'on fait partie des ''immortels'' est encore plus difficile parce que cela demande une grande détermination et parfois même de la patience car on doit d'abord se convaincre que se donner la mort est la meilleure chose pour tout le monde mais s'enfoncer un pieu n'est pas toujours suffisant et le seul moyen d'être sur qu'un vampire est mort c'est de brûler sa dépouille. Je dois avouer que je me suis souvent dit que j'aurai mieux fait de faire ça depuis des années que ma vie sur Terre a beaucoup trop durée et que j'ai fait mon temps, que mon heure est enfin arrivée. Je pense qu'il n'y a pas un seul vampire qui ne se soit pas posé cette question, enfin à part peut être ceux qui considèrent qu'ôter la vie des autres est quelque chose de tout à fait naturel et même satisfaisant. J'ai toujours considéré que c'était quelque chose de dure mais en même temps plaisant, et c'est ça qui fait que je déteste ce que je suis devenu, je déteste le fait d'être un monstre et en même temps j'adore ça. Sentir la vie partir du corps d'une personne peut donner une sensation de toute puissance et de bien être lorsque nous nous sentons malheureux, le fait est que savoir que nous ne sommes plus humains et que nous sommes seulement devenus des bêtes de proie qui ne se complaisent que dans la chasse peut faire souffrir tellement durablement que cette sensation doit être apaisée en permanence. C'est en fait un cercle vicieux qui fait que mon tableau de chasse est plus long que certains vampires plus vieux que moi mais qui se sentent moins coupables de ce qu'ils ont fait. Je ne dirais pas que je suis fier de ce que je suis même loin de là, mais j'ai essayé, j'ai essayé d'être différent de faire comme ces vampires qui essayent de combattre cette soif en se nourrissant de sang animal mais c'est toujours dans des moments comme ça qu'on se rend compte que des vampires beaucoup plus forts que nous veulent s'en prendre à nous. En fait vivre en tant que vampire est aussi difficile que de vivre en tant qu'humains il y a toujours quelqu'un qui veut que vous ne surviviez pas ou tout simplement nous mettre des bâtons dans les roues. J'ai toujours pensé que c'était peut être William qui avait décidé de me pourrir la vie à chaque instant mais finalement je préférais simplement ne plus y penser car plus ma vie avançait plus je me rendais compte que le sang humain me rendait fort et ces vampires devenaient presque insignifiant.

Avec toutes ces années de vie on rencontre aussi beaucoup de personnes, parfois ce sont de bonnes rencontres certaines le sont moins. Quelques années après ma transformation j'ai fait la rencontre d'une jeune femme, une très belle jeune femme blonde qui avait l'air perdue en plein dans la rue, il y avait beaucoup de monde cette soirée là dans la rue et on voyait dans le regard de cette jeune femme qu'elle se sentait mal, même honteuse et je sus dès cet instant que cette jolie blonde était en train de vivre la même situation que moi quelques années auparavant. C'est à partir de ce moment là que j'ai décidé de la prendre sous mon elle, il fallait bien que quelqu'un l'aide comme on l'avait fait avec moi avant. La vie nous avait forcé à nous séparer pendant certains temps mais maintenant que je suis revenu à Mystic Falls nous nous sommes retrouvés et nous avons beaucoup plus de contact.

Ce jour là le soleil était à son zénith et ses rayons dégageait un chaleur réconfortante. Je savais que ce jour là serait un jour où je serai heureux d'avoir cette bague me permettant de sortir dans la rue sans avoir à me méfier des rayons du soleil. Les vampires étaient très handicapés par cette contrainte que nous imposait la malédiction dont nous étions accablés. Nous étions incapables de nous déplacer au soleil sans qu'ils nous brûlent à moins qu'une sorcière ait accepté de lancer un sortilège sur un anneau qui nous permettrait de nous déplacer au soleil et de cette façon nous faire encore moins repérer. Eleonore avait elle aussi cette chance et c'est pour cela qu'en me baladant je tombai sur elle au bord du lac en train de profiter de ces fameux rayons chauds du soleil. Je m'approchai doucement d'elle tout en sachant pertinemment qu'elle avait déjà détecté ma présence ne serait-ce que par le bruit de mes pas. Un vampire pouvait être très furtif et rapide ce qui le rendait moins repérable mais lorsque nous faisions comme tous les humains nous faisions autant de bruit qu'eux en nous déplaçant. Je finis finalement par m'asseoir à côté d'elle. «  Avoue, ça fait du bien de pouvoir se faire dorer au soleil sans cramer... »